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Nationaliser les déficits pour privatiser les bénéfices

Dexia et Veolia ont piqué le bénef de la Caisse

 

Chute . Le résultat de la Caisse des dépôts a été divisé par dix en 2011.

Par NATHALIE RAULIN

L’onde de choc de la crise n’a pas épargné la Caisse des dépôts et consignations (CDC). Contraint de jouer les pompiers volants sur plusieurs dossiers stratégiques pour endiguer la crise, le bras armé financier de l’Etat a vu ses bénéfices fondre et contribuera peu cette année à renflouer les comptes publics.

Amputé du milliard d’euros que lui a coûté le sauvetage de la banque franco-belge Dexia, le résultat net de la CDC a été fortement touché : 286 millions d’euros en 2011… soit dix fois moins que l’année précédente. Et sa contribution annuelle «volontaire» aux finances publiques va logiquement suivre le même chemin: l’Etat, qui depuis 2010 s’octroie 50% du profit réalisé par la CDC, devra se contenter d’une centaine de millions, loin des 839 millions de 2010.

Bouffée. A la CDC, on relativise. «La Caisse des dépôts a réussi à absorber intégralement les chocs auxquels elle était soumise. On a joué à plein notre rôle contra-cyclique, a fait valoir hier son nouveau directeur général, Antoine Gosset-Grainville. On s’est investis comme jamais et notre résultat est resté positif.»

Une petite performance. Car, au-delà du naufrage Dexia, la CDC a fait les frais d’un autre deal mal ficelé : la fusion au printemps 2011 de sa filiale transport Transdev et de la branche transport de Veolia, groupe privé piloté jusque fin 2010 par un très proche de Nicolas Sarkozy, Henri Proglio (actuel patron d’EDF). Touché de plein fouet par les difficultés des collectivités locales et endetté plus que de raison (1,8 milliard d’euros), le groupe Veolia-Transdev a dû déprécier ses actifs à hauteur de 545 millions d’euros, dont 159 millions au titre de la très mal en point SNCM (Société nationale Corse Méditerranée).

Transition. Une remise à niveau impérative car, au grand dam de la CDC, co-actionnaire à 50% de Veolia-Transdev, Veolia a annoncé brutalement, mi-décembre, sa volonté de se retirer du capital du nouvel ensemble. Si les négociations engagées avec le fonds Cube Infrastructure de Natexis pour remédier à ce désengagement se «passent très bien», dixit Antoine Gosset-Grainville, leur aboutissement a un préalable: la reprise en direct par Veolia du boulet SNCM jusque-là porté par Veolia-Transdev.

Du coup, le futur tour de table n’est pas arrêté. Hier, le DG de la CDC s’est dit favorable à ce que Veolia conserve, «dans un premier temps» au moins, un strapontin au capital. Officiellement, pour assurer la transition vis-à-vis de «grands clients internationaux». Façon aussi de se donner le temps de régler le différent SNCM. Pour autant, la CDC n’est pas au bout de ses peines : Veolia-Transdev ne fera en effet pas, selon un proche du dossier, l’économie d’une «recapitalisation».

 

http://www.liberation.fr/economie/01012400795-dexia-et-veolia-ont-pique-le-benef-de-la-caisse



09/04/2012
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