Le gaz de schiste manque de rentabilité
Gaz de schiste aux Etats-Unis : le PDG de Total fait état d'un bilan «pas terrible»
Déçu par la rentabilité insuffisante d'investissements payés trop chers, Christophe de Margerie annonce, dans un entretien publié par Le Monde, qu'il va freiner ses investissements dans les gaz secs outre-Atlantique.
Total va donner un coup de frein à ses investissements dans le gaz de schiste aux Etats-Unis, à cause d'une rentabilité insuffisante, déclare son PDG Chistophe de Margerie dans le Monde paru jeudi.
Présentés par l'Agence Internationale de l'énergie comme le sésame qui permettra aux Etats-Unis devenir le premier producteur de pétrole de la planète vers 2020, devant l'Arabie saoudite, les gaz de schiste ont une saveur amère pour le pétrolier français. Le bilan de ses investissements « n'est pas terrible, car nous avons investi sur la base de prix du gaz beaucoup plus élevés que ceux d'aujourd'hui », a admis M. de Margerie, dans un entretien au quotidien Le Monde.
Pis, Total a enregistré une « perte sérieuse » au Texas, car « nous avions fait nos études de rentabilité sur un prix (du gaz naturel) qui était à plus de 6 dollars le million de BTU (25,2 normo-mètre cube, ndr), aujourd'hui, on est à 3,2 dollars, et ça ne passe pas », a-t-il rappelé. En 2010 Total avait acquis une participation dans le gisement texan de Barnett Shale auprès du groupe Chesapeake pour 2,3 milliards de dollars . Mais l'extraction du gaz de schiste à grande échelle aux Etats-Unis y a fait dégringoler les cours du gaz naturel, remettant en cause la rentabilité de nombreux projets.
En revanche, dans l'Ohio, où le groupe français a également investi, il obtient « une bien meilleure rentabilité », car les champs de schiste y sont riches en condensats (des hydrocarbures liquides similaires au pétrole, Ndr) qui sont commercialisés à des prix élevés.
Pédale douce
Conséquence de ces résultats mi-figue mi-raisin : « Il est clair qu'on met la pédale douce » en matière de gaz de schiste, car « je ne vois pas l'intérêt d'aller investir --je précise bien dans les gaz secs (ndr : pauvres en condensats)--là où la rentabilité n'est pas au rendez-vous », poursuit M. de Margerie.
Toutefois, le groupe continuera à investir dans l'exploration du gaz de schiste dans « d'autres pays où les marchés sont porteurs », assure-t-il, évoquant des pays comme « la Chine, la Pologne et le Danemark », où Total devrait « commencer un forage d'exploration cette année ».
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