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TMB de Montpellier

Lettre au président de l’assemblée nationale (12/11/12)

Monsieur Claude BARTOLONE
    Président de l’Assemblée Nationale,
    Hôtel de Lassay
    128 Rue de l’Université
    75355 PARIS 07 SP

Montpellier, le 12 novembre 2012

 

COURRIER RECOMMANDÉ avec AR

Objet : Le TMB-Méthanisation

 

Monsieur le Président,

Nous représentons les Riverains de Garosud à  Montpellier et  sommes les victimes depuis juillet 2008 du nouveau process en tous points scandaleux que représente le TMB-Méthanisation en matière de traitement de déchets ménagers.

C’est en effet à Montpellier que, pour la première fois en France, fut développé, à grande échelle et en ville, ce type d’usine actuellement en projet à Romainville et combattu par l’ARIVEM.  C’est au Député de Seine Saint Denis, mais aussi au Président de l’Assemblée  Nationale, que nous nous permettons de faire appel.

Nous avons suivi votre question au gouvernement, le 28 février de cette année, ainsi que vos prises de position sur ce sujet sensible et nous n’avons qu’à nous en féliciter. Vous avez, objectivement, cherché à appréhender le problème et posé les vrais questions sur ce sujet complexe, souvent manipulé par les lobbies du traitement industriel des déchets.

Dans les faits, nous témoignons que les odeurs insupportables et les mouches sont impossibles à maîtriser. Ces usines sont de formidables générateurs d’odeurs putrides et n’ont pas leur place en ville. Comment peut-on concevoir de placer une fosse à ordures en putréfaction devant des habitations et prétendre que la technologie permettra d’y vivre sainement ?

Monsieur Bartolone, en octobre 1810, Napoléon Bonaparte signait un décret exigeant que l’on éloigne  « les manufactures aux exhalaisons incommodes ou insalubres des habitations ». Par quelle distorsion absurde de l’histoire, deux siècles plus tard, en sommes-nous à installer en milieu urbain dense, des structures que l’empereur lui-même n’aurait pas tolérées ? Où en sommes-nous de nos exigences sanitaires et environnementales ?

Nous espérons qu’il nous est encore possible de réclamer ce droit primordial, qui est celui de vivre sans nuisance et sans atteinte à notre santé.

Il n’a été tiré aucune conclusion de l’échec Montpelliérain, puisque le même type d’usine, mais en plus grand, est projeté à Romainville. Le semoir à scandales industriels semble être lancé, avec la diffusion partout en France du TMB-Méthanisation, qui illustre comme nous l’avons dit, un scandale sanitaire et environnemental, mais aussi industriel et financier.

Toutes les associations de protection de l’environnement s’accordent à dire, que le compost produit avec nos ordures mélangées est pollué et ne doit avoir d’autre finalité que la décharge. Les surcoûts de construction et d’exploitation chroniques de ce genre d’usine provoquent une gabegie financière dénoncée à Montpellier par la Cour des Comptes.

La raison d’être de telles structures industrielles ne semble répondre qu’à l’intérêt économique à court terme de quelques-uns, ne faisant aucun cas de l’intérêt sanitaire et écologique à long terme pour tous. Le retour au sol de matières organiques doit se faire dans la transparence, avec un compost de qualité et ne pas être l’exutoire d’une filière industrielle polluante, imposant aux agriculteurs, à travers une norme plus que laxiste, ses résidus de process toxiques.

La France, étant le seul pays à forcer la main de l’Europe pour la norme sur les composts dans cette optique, s’expose à un effet boomerang semblable à celui de l’amiante. On dit que l’histoire se répète et nous sommes sidérés de voir à quel point notre combat se superpose avec celui contre l’utilisation de l’amiante dans les années 80.

Monsieur le Président, la voix de la France ne peut pas être, sans filtre, celle de quelques industriels rentiers d’une technologie dépassée, en décalage total avec les exigences légitimes de notre société et d’une idée même sommaire de l’écologie.

Enfin, si vous nous le permettez, nous aimerions vous rappeler les déclarations que vous avez faites lors du rapport parlementaire sur les emprunts toxiques : « On a du mal à savoir quel était le nombre de personnes qui bénéficiait réellement de la technicité des produits qui étaient proposés » puis « Une promotion qui relevait de la publicité mensongère » et enfin « Une bombe à retardement ».

Toutes ces déclarations peuvent s’appliquer, mot pour mot, au sujet du TMB pour le traitement de nos ordures ménagères.

Monsieur le Président, nous tenons à votre disposition, toutes les informations recueillies pendant les huit années de notre combat, et vous adressons, ce que bon nombre d’hommes et de femmes politiques rencontrés dans ce dossier ne devront plus attendre de nous, notre confiance.

Dans l’attente de vos conclusions, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de notre haute considération.

Danièle CLUZET (Président)    François VASQUEZ (Porte parole)

PJ : copie du courrier adressé à Mme la Ministre Delphine BATHO, MEDDE



15/11/2012
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