vie locale lagnieu

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Suicides de chômeurs

Le désespoir gagne nos villes et nos campagnes.

 

Une mère de famille de 22 ans s'est pendue dimanche soir 3 février 2013 à Saint-Gelais (Deux-Sèvres), près de Niort, après avoir étranglé ses trois filles de trois ans, deux ans et deux semaines, un drame qui intervient une semaine après le suicide de son mari, en proie à des problèmes professionnels et financiers. Hier 13 février 2013, un chômeur s'immole par le feu à Nantes. Un désespoir si profond qu'il entraine les victimes à mettre fin à leurs jours de manière spectaculaire.

Leur détresse n'a pas été entendue, ni par leurs proches, ni par les personnes payées pour les écouter et sensées trouver des solutions... Hélas, la foule de plus en plus importante de ces rejetés est tellement dense que les employés de M. Paul Sanzemploi sont débordés et ils stockent les portefeuilles de centaines de chômeurs sans "référents"*.

 

Tout ce malheur était facilement prévisible, il suffisait de jeter un œil sur la Grèce le laboratoire grandeur nature de la troïka ( FMI, BCE, commission Européenne).

Hier soir13 février  sur FR3, la mine contrite de notre Premier Sinistre ne pouvait pas cacher son impuissance face aux financiers.

Demain, comme en Grèce, combien de retraités vont se pendre aux arbres des places publiques ? Désespérés autant par leurs faibles revenus que par le monde IGNOBLE qu’ils laissent INVOLONTAIREMENT à leurs descendants.

 Les déclarations du gouvernement visant l’Euro fort qui fait du tort à nos exportations, ces déclarations ne sont qu’un cache-misère pour dissimuler la politique imposée par les financiers à notre pays.


C’est la politique de la Dévaluation interne :

 

Extraits de l’interview de Paul Krugman Prix Nobel d’économie et chroniqueur au New York Times


«Question, L’Allemagne a-t-elle une mauvaise influence sur l’Europe ?

 

Réponse, l’Allemagne croit que la rectitude et la discipline budgétaires sont la solution. Elle a tort. Leur histoire les pousse à proposer un mauvais remède. Les Allemands étaient en mauvaise posture à la fin des années 1990. Alors ils regardent ce qu’ils ont fait, comment ils sont parvenus à redresser leur économie et transformer des déficits en excédents commerciaux. Ils pensent appliquer leurs solutions à la zone euro. Mais, si tel était le cas, il faudrait trouver une autre planète pour exporter les produits de l’Europe !


Question,  le problème de compétitivité viendrait donc de salaires trop élevés en Europe du Sud par rapport à l’Allemagne ?


Réponse, au final, le problème est celui d’un déséquilibre des balances des paiements. Mais, si on prend l’exemple de l’Espagne, les salaires espagnols n’ont pas toujours été au-dessus de la moyenne. C’est un phénomène récent. Après la création de l’euro, il y a eu des afflux massifs de capitaux dans les pays dits à la périphérie de l’Europe qui ont provoqué une bulle du crédit. »


Pour d’autres experts la solution retenue pour faire face à la baisse des exportations c’est la solution mise en place à grande échelle en ESPAGNE. Il s’agit de la « dévaluation interne » (la baisse des salaires, l’accroissement de la flexibilité du marché du travail ainsi que la hausse du chômage) qui améliore la compétitivité espagnole et lui donne une chance de s’en sortir sans demander à bénéficier d’un plan de sauvetage. Sans signaler que cela se fait au détriment des autres partenaires de la zone euro, que cela fait au contraire plonger.

 

Et oui les magiciens de l’économie ( les déconomistes ) ont mis en place un système merveilleux qui fait de l’inflation sans compensation salariale ou plus exactement avec une baisse des salaires et des emplois. Sauf que l’effet pervers c’est moins de revenus = moins de consommation interne. Donc il faut EXPORTER, mais la solution miracle des déconomistes se répand dans le monde entierPaul Krugman a raison « il faudrait trouver une autre planète pour exporter les produits de l’Europe ! ».


Ma conviction est que le monde libéral -basé sur la foi inébranlable que « la main invisible du marché va tout régler »- est en bout de course. Il va falloir construire le monde d’après et cela ne pourra se faire qu’après un cataclysme économique. Il faut malheureusement aller jusqu’au fond du puits pour donner le coup de pied salvateur.


Encore une fois l'histoire proche pouvait nous laisser prévoir notre triste sort, en Afrique du Sud Nelson Mandela gagne les élections et perd le pouvoir économique en renonçant  à nationaliser les banques, les mines et les terres agricoles. Le pouvoir financier en s'attaquant au Rand ( la monnaie locale) à chaque velléité de mettre en œuvre les promesses électorales de la Charte de la Liberté ont convaincu  l’ANC de reculer en pensant que l’économique n’était qu’accessoire . Et encore une troïka à l’œuvre en Afrique du sud ( FMI, Banque mondiale et les financiers locaux). Le résultat, selon l'indice de développement humain (IDH) du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), l'Afrique du Sud a reculé de 35 places dans leur classement entre 1990 et 2005, constatant l'appauvrissement général de la population. Le nombre de personnes vivant en dessous du seuil d'extrême pauvreté a doublé en dix ans, passant de 1,9 à 4,2 millions, soit 8,8 % de la population. Près de 40 % des villes en Afrique du Sud sont composées de townships et cette différence entre les riches et les pauvres est très visible ainsi que très présente, elle crée à l'origine beaucoup de tension entre les deux classes sociales. Plus de 43 % de la population vit avec moins de 3 000 rands (260 euros) par an. Le chômage a un taux officiel de 23,2 % selon l'OIT mais les syndicats l'estiment proche de 40 %.

Nous coulons Monsieur le Premier ministre ? Oui mon Président, mais tout va bien le bateau coule NORMALEMENT.


*Les infiltrés à Pole Emploi le 1/02/2013 sur A2



14/02/2013
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