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Les cancéreux Grecs ne disent pas Merckci.

Le déshonneur du laboratoire Merck

Mardi 6 Novembre 2012 à 16:00 |

 


(Capture d'écran du site consacré à l'Erbitux)
(Capture d'écran du site consacré à l'Erbitux)
Sur le site consacré au médicament anticancéreux Erbitux, il y a des sourires à ne savoir qu’en faire. Des sourires émus de patients – imagine-t-on – reconnaissants d’avoir été guéris ; des sourires thaumaturges de chercheurs satisfaits d’avoir mis au point une molécule utile ; des sourires corporate de cadres corporate. Bref, des sourires qui exhalent le capitalisme « à visage humain », où la somme des intérêts particuliers convergent, tous zygomatiques déployés, à faire triompher l’intérêt général. La santé des patients, bien sûr. Mais aussi, les bénéfices – c’est bien normal – du groupe Merck, qui a réalisé en 2011 une marge brute de 7,5 milliards d’euros.

Qu’un laboratoire pharmaceutique gagne de l’argent en vendant des médicaments, personne ne songerait à le contester. Le rapport annuel de Merck nous apprend au reste que l’Erbitux contibue à cette tâche avec brio, puisqu’aux derniers pointages, ce « blockbuster » des thérapies contre le cancer est numéro 2 dans des ventes de Merck Serono (la filiale qui le commercialise).  En 2011, le médicament a généré à lui seul un chiffre d’affaires de 855 millions d’euros (+4,3% par rapport à 2010) et contribué à hauteur de 15% aux ventes totales de Merck Serono, qui a dégagé une trésorerie de 1,2 milliard d’euros (+14%). Joli.
Mais il faut croire que ça n’est pas assez pour éponger quelques retards de paiement.  

Le 3 novembre dernier, en effet, le laboratoire Merck a fait savoir par son directeur financier, Matthias Zachert, qu’il avait cessé de livrer l’anticancéreux Erbitux aux hôpitaux publics grecs en raison de factures impayées.

Les thuriféraires du capitalisme darwinien vous diront bien que c’est ainsi. Que le marché s’ajuste pour le mieux en fonction de l’offre, de la demande et des clients qui paient leurs factures. Que dans son fonctionnement, le marché n’est pas immoral : qu’il est amoral. La vérité, c’est qu’il y a des jours où la différence entre les deux préfixes ne semble que tartufferie, où les décisions en responsabilité de certains dirigeants d’entreprise sont tout bonnement honteuses, et où les sourires marketing en homepage des multinationales vous donnent la nausée.
http://www.marianne.net/Le-deshonneur-du-laboratoire-Merck_a224088.html


07/11/2012
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