vie locale lagnieu

vie locale lagnieu

La Grèce encore et encore !!

13 janvier 2012 http://finance.blog.lemonde.fr/

 

Grèce: la rupture des négociations avec le secteur privé menace l’Eurozone

Par Georges UGEUX

L’échec des négociations avec le secteur privé, dans un contexte où les notations des pays de l’Eurozone vont être abaissées, ne peuvent qu’enflammer les pires craintes liées de la dette souveraine. Comme la Grèce doit refinancer 14,4 milliards d’euros en mars, cette situation pourrait confronter le pays à une échéance infernale.

L’enjeu est considérable en effet : cette négociation est la première de ce type qui ait été tentée sans que le pays émetteur soit en défaut de paiement. Dans la plupart des crises, les restructurations interviennent après l’interruption des paiements.

L’accord arraché par  Herman van Rompuy, Angela Merkel et Nicolas Sarkozy au milieu de la nuit du 15 au 16 octobre n’a toujours pas été exécuté, notamment parce que l’idée d’augmenter le Fonds Européen de Stabilité Financière est très vite apparue comme irréalisable.

A l’issue de ce sommet, le chiffre utopique d’une réduction de la dette grecque de 100 milliards d’euros grâce à une concession majeure des détenteurs privés des obligations grecques avait même été cité alors qu’aucune analyse ne permettait de « trouver » plus de 50 milliards d’euros.

Le mécanisme prévu dans cet accord est un échange  volontaire des dettes à échéance courte contre des obligations à trente ans dont le montant nominal serait le même. Il ne s’agit donc pas de renoncer à la créance ce qui évite aux banques de prendre leur perte immédiate.

Le taux d’intérêt étant à un niveau beaucoup plus bas que le taux de marché, la Grèce gagne sur deux fronts : d’une part, elle ne doit pas rembourser le principal de la dette pendant dix ans. D’autre part, la charge d’intérêt est substantiellement plus basse que n’importe quel financement. C’est donc une réduction des charges d’intérêt et des montants de remboursement du principal. Le premier réduit le déficit budgétaire tandis que le second réduit le recours a l’endettement.

Pourquoi les discussions sont-elles rompues ?

Officiellement, selon le communiqué de l’International Institute of Finance, parce que l’offre n’a pas recueilli la repose constructive attendue de toutes les parties. Ce que cela cache est simple : La Banque Centrale Européenne a refusé de prendre sa part dans l’effort collectif du secteur privé pour permettre d’atteindre le montant de 100 milliards qui ne pouvait, comme prévu, provenir du seul secteur privé. Dans ce contexte, le nombre d’institutions financières privées qui ont accepté cette proposition n’a pas recueilli le minimum requis pour que le résultat soit significatif et reparti de manière équitable.

Ma prévision est que cette rupture va amener les participants à comprendre quelle sera la situation de la Grèce sans cette participation du secteur privé et peut être permettre de trouver des solutions adéquates avant mars. Elle n’est bonne pour personne : même la BCE en souffrirait. Dans un contexte tres tendu sur les marches des obligations souveraines, il est peut être utile de constater que l’inaction de l’Europe a permis aux obligations grecques a dix ans de perdre tellement de valeur que le rendement que l’on peut obtenir est passé de 10 a 35%. Je rappelle que la crise grecque dure depuis plus de deux ans.

 

 

Ce graphique est une condamnation de tout le processus de gestion de la dette grecque par les dirigeants politiques de l’Eurozone.



14/01/2012
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 8 autres membres